A bien regarder une carte de France, Bergerac n’est pas vraiment située en bord de mer. Bergerac, port sardinier ? la question semble un peu incongrue même si autrefois la ville était un port de pêche et avait une pêcherie. Un article publié sur le blog « L’ABC de la rivière Espérance » rappelle d’ailleurs ce passé lointain où à la pêcherie du Barrage on pêchait l’alose et le saumon à l’aide d’un grand filet que tiraient plusieurs pêcheurs sur la rive (Bergerac port de pêche… Aux xix et xx ème siècles et avant). Mais, point de sardines dans les filets, la sardine n’est pas un poisson migrateur.
Autre élément troublant concernant la situation maritime de Bergerac, c’est la présence d’oiseaux de mer, une colonie de cormorans sur la Dordogne. Chaque fois que je traverse le vieux pont, je les vois nager puis plonger pour réapparaître beaucoup plus loin. Ils ont élu domicile sur un arbre au bout de l’île de la Pelouse face au port, c’est l’arbre à cormorans. On peut régulièrement y voir une dizaine d’oiseaux perchés, certains les ailes bien écartées pour les faire sécher.
L’arbre aux cormorans
Mais, revenons à nos sardines car un lieu-dix du Bergeracois porte le nom « Chemin des Sardines ». Il est vrai que l’on peut y trouver hameçons, cannes à pêche ou épuisettes mais… uniquement au rayon « pêche » du magasin Decathlon installé sur la zone artisanale « ZAC des Sardines ». En fait, ce nom n’a rien à voir avec un quelconque poisson mais serait un dérivé du nom « Les Essarts » ou les « Eissarts » qui désignent des zones que l’homme a défrichées. La question est donc définitivement réglée, non, Bergerac n’est pas un port sardinier.
Pour en savoir plus sur l’origine de ces lieux-dits, vous pouvez consulter l’article très bien documenté de Jean-Claude Dugros et Jean Rigouste : Quand nos ancêtres défrichaient, des Artigues aux Essarts… La toponymie et la conquête des bonnes terres publié sur le site web Pays de Bergerac.