Dissimulé par la végétation, surplombant la route qui vient de Bergerac, les portes du château de Bellegarde à Lamonzie-Montastruc s’entrouvent parfois pour permettre à quelques heureux visiteurs de partir à sa découverte.
Un peu d’histoire
Construit au XIVe siècle, comme beaucoup d’édifices en Périgord, il a traversé des époques troublées telles que la guerre de cent ans et les guerres de religion. Situé sur un éperon rocher, il domine à la fois la vallée du Caudeau et la vallée de la Louyre. Cette situation privilégiée atteste sans doute du caractère défensif de la forteresse d’origine mais, de l’édifice du XIVe siècle, il ne reste que peu de vestiges : des fenêtres murées, une tour d’escalier dans la cour intérieure, une cave…
On ne dispose pas de beaucoup d’informations sur ce château. Son histoire est intimement liée à l’histoire du château de Lamonzie-Montastruc qui lui fait face. Propriété de la famille d’Abzac de la Douze, premiers seigneurs de Bellegarde, du XIVe au XVIe siècle, il devient par mariage vers 1615 propriété de la famille Ferrand puis de la famille Vassal en 1657.
Pendant la période « Vassal », contentieux, procédures, pillages, impôts non acquittés… la vie n’est pas de tout repos à Bellegarde. Il reste cependant propriété de la famille Vassal jusqu’en 1837, date à laquelle, pour la première fois, le château est mis en vente.
Pendant quelques années, Pierre-François Gontier de Biran-la Grèze en sera le propriétaire avant de le revendre en 1844 à Charles Delprat, ancien fermier général de commerce.
Vers 1850, Charles Delprat entreprend d’important travaux avant de le revendre en 1861 à Victor de Pitray qui achète Bellegarde pour en faire donation à sa sœur Caroline, épouse de Charles Bégouen. Le château est d’ailleurs, à ce jour, toujours la propriété des descendants de Charles Bégouen.
Le plan et l’architecture du château sont profondément remaniés à la suite des travaux effectués à la fin du XIXe siècle puis au début du XXème siècle. En 1870, les travaux sont confiés à l’architecte Biras dont un devis précise en 1879 la nature des travaux à effectuer : des travaux à exécuter pour la reconstruction d’un angle et pour la couverture en tuile à losanges.
Jacques Bégouen, fils de Charles et Caroline, fait appel à l’architecte Léon Drouyn qui va redessiner, entre 1910 et 1914, les façades sud et Ouest.
Il fait également appel à Gabriel Perdoux en 1892 pour tracer un nouveau plan du parc avec une nouvelle avenue menant au château. Cette même année 1892 demande l’autorisation préfectorale de construire un mur le long de la route.
En 1912, il fait appel à nouveau à Gabriel Perdoux pour de nouvelles modifications du parc. Gabriel Perdoux livrera deux plans mais une partie des travaux ne sera pas réalisée pour cause de guerre.
Aujourd’hui, il est difficile de se représenter la forteresse d’origine. A la suite des travaux entrepris par la famille Bégouen, le château est devenu une confortable demeure de maître du début du XXème siècle avec de grandes ouvertures, des pièces spacieuses et de très belles salles de réception.
Sources
- Dauchez Chantal – Le château de Bellegarde à Lamonzie-Montastruc. L’avenir du passé. Histoire, patrimoine et mémoire en Bergeracois, n°15, 2017, 4-15.
- Drac Aquitaine – Château de Bellegarde : http://aquitaine.culture.gouv.fr/notices/d871a8945c8c7ce1f650de0ee3450972/
Voir aussi
Le site web du château de Bellegarde : https://www.chateaudebellegarde.fr/